Communication non-verbale Alzheimer : 6 exercices pratiques et exemples concrets

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Pourquoi la communication non-verbale est essentielle dans l'accompagnement Alzheimer

Communiquer avec une personne vivant avec une maladie de la mémoire présente souvent son lot de difficultés. Les mots seuls ne suffisent parfois plus à transmettre nos messages ou à comprendre les besoins de l'autre. C'est là que la communication non-verbale prend toute son importance. Dans cet article, nous explorerons des exemples concrets et des exercices pratiques pour améliorer vos interactions quotidiennes. Ces techniques simples mais efficaces contribueront à créer des moments de connexion plus profonds et à réduire les frustrations de part et d'autre.

Le pouvoir du sourire : un exemple concret

Marie rend visite à sa mère atteinte d'une maladie de la mémoire avancée. Plutôt que de la bombarder de questions sur sa journée, Marie entre dans la chambre avec un grand sourire chaleureux. Elle s'assoit près de sa mère, maintient un contact visuel doux et lui prend délicatement la main. Sans un mot, elle se détend visiblement et lui rend son sourire.

Exercice pratique : Le miroir du sourire

Cet exercice vous aidera à prendre conscience de l'importance de votre expression faciale dans vos interactions quotidiennes.

Le langage corporel apaisant : un cas d'étude

Pierre, aide-soignant, s'occupe de Robert, un homme de 78 ans atteint d'une maladie de la mémoire. Un matin, Robert semble agité et refuse de prendre son petit-déjeuner. Au lieu d'insister verbalement, Pierre adopte une approche différente :

Petit à petit, Robert se calme, imitant la posture détendue de Pierre. Après quelques minutes, Robert accepte de manger sans protestation.

Exercice pratique : La posture de la tranquillité

Pratiquez cet exercice régulièrement pour intégrer cette posture apaisante dans vos interactions quotidiennes.

Le toucher réconfortant : une anecdote révélatrice

Lydie, dont le mari Jean-Paul est atteint d'une maladie de la mémoire, remarque qu'il devient souvent anxieux en fin de journée. Un soir, alors que Jean-Paul commence à s'agiter, Lydie s'assoit près de lui sur le canapé et commence doucement à lui masser les mains. Elle observe que ce simple geste calme Jean-Paul presque instantanément. Depuis, ce rituel du soir est devenu un moment précieux de connexion entre eux, sans nécessiter de mots.

Exercice pratique : L'art du toucher bienveillant

Cet exercice vous aidera à identifier les formes de toucher les plus appropriées et confortables pour vous et votre proche.

La puissance du silence : un moment de grâce

Yves, fils d'une dame atteinte d'une maladie de la mémoire, raconte un moment particulier partagé avec sa mère. Un après-midi, assis dans le jardin, sa mère semblait confuse et agitée. Au lieu d'essayer de la raisonner ou de la distraire, Yves a simplement pris sa main et est resté silencieux à ses côtés à observer les oiseaux. Peu à peu, sa mère s'est calmée, et ils ont partagé un moment de paix, sans aucun besoin de paroles.

Exercice pratique : La méditation du silence partagé

Cet exercice vous apprendra à apprécier les moments de silence et à communiquer votre présence sans mots.

Questions fréquentes

Combien de temps faut-il pratiquer ces exercices avant de voir des résultats ?

Dès la première semaine d'utilisation quotidienne, vous remarquerez des interactions plus apaisées. La maîtrise complète nécessite généralement 3 à 4 semaines de pratique régulière.

Que faire si mon proche refuse le contact physique ?

Respectez toujours ce refus. Privilégiez alors la communication par le regard, le sourire et la posture. Le toucher n'est qu'une option parmi d'autres dans votre boîte à outils non-verbale.

Ces techniques fonctionnent-elles à tous les stades de la maladie ?

Oui, mais avec des adaptations. Aux stades légers, toutes les techniques sont applicables. Aux stades avancés, concentrez-vous sur le toucher doux, le sourire et la présence calme.

À retenir : votre boîte à outils de communication non-verbale

Ces exemples et exercices pratiques démontrent la richesse de la communication non-verbale dans les interactions avec une personne atteinte de maladie de la mémoire. En intégrant ces techniques dans votre quotidien, vous créerez des moments de connexion plus profonds et apaisants. Rappelez-vous que chaque personne est unique : observez attentivement les réactions de votre proche pour adapter votre approche. Avec de la pratique et de la patience, vous développerez une nouvelle façon de communiquer, basée sur l'empathie et la présence bienveillante. Ces compétences amélioreront vos interactions autant qu'elles enrichiront vos relations.

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À propos des auteurs

Dr Eric MAEKER
Dr Eric MAEKER
Médecin Gériatre
Médecin gériatre et psychogériatre, spécialisé en soins palliatifs gériatriques. Fondateur et président de l'association Emp@thies dédiée à l'humanisation des soins. Membre des comités pédagogiques de l'Université Sorbonne. Auteur de publications scientifiques sur l'empathie médicale, les troubles neurocognitifs et la communication thérapeutique. Directeur de plus de vingt mémoires universitaires.

Bérengère MAEKER-POQUET
Bérengère MAEKER-POQUET
Infirmière Diplômée d'État
Infirmière diplômée d'État avec plus de quinze ans d'expérience hospitalière. Co-fondatrice et secrétaire de l'association Emp@thies. Co-auteure de publications scientifiques sur l'empathie médicale, l'annonce diagnostique et les soins centrés sur la personne. Formatrice en soins relationnels et accompagnement humaniste des personnes âgées.

 

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