Environnement apaisant Alzheimer : 8 aménagements pour réduire l'agitation

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Pourquoi l'environnement influence-t-il autant l'agitation ?

Les personnes vivant avec une maladie de la mémoire sont souvent très sensibles à leur environnement. Créer un cadre de vie apaisant contribue à minimiser l'agitation, à réduire les comportements difficiles et à améliorer la qualité de vie. Un environnement calme aide aussi à réduire la confusion et favorise la concentration. Dans cet article, nous partageons nos conseils pratiques pour adapter le domicile et en faire un havre de paix pour une personne vivant avec une maladie de la mémoire.

1. Impliquer la personne : l'empathie au cœur de l'aménagement

Avant toute modification de l'environnement, il est pertinent d'inclure la personne vivant avec une maladie de la mémoire dans le processus de décision et d'adaptation.

Conseils pour une approche centrée sur la personne

Cette approche empathique et collaborative permet à la fois de créer un environnement plus adapté et permet de préserver la dignité et l'autonomie de la personne ce qui renforce son sentiment de contrôle et de bien-être.

2. Réduire le bruit ambiant

Le son, y compris le bruit de fond, peut causer un stress important chez une personne vivant avec une maladie de la mémoire. Une réverbération excessive du son risque de créer un effet qui favorise la désorientation et l'agitation.

Astuces pour réduire le bruit

3. Décorer avec soin

L'aménagement intérieur peut involontairement être en partie responsable du stress chez les personnes vivant avec une maladie de la mémoire.

Points d'attention pour la décoration

4. Améliorer l'éclairage

Un bon éclairage est incontournable pour les personnes vivant avec une maladie de la mémoire, qui sont souvent âgées et peuvent avoir des difficultés de vision.

Conseils pour un meilleur éclairage

5. Aménager un coin détente personnel

Que la personne vive dans un établissement de soins ou en famille, il est important qu'elle dispose d'un endroit où se retirer lorsqu'elle se sent stressée ou anxieuse. Cet endroit pourra aussi lui servir de zone de ressourcement.

Aménager un coin détente

6. Faciliter la localisation des objets

Pour une personne vivant avec une maladie de la mémoire, perdre des objets peut être extrêmement stressant. Cette difficulté à retrouver les choses du quotidien peut engendrer de la frustration, de l'anxiété et un sentiment de perte de contrôle, ce qui accentue l'agitation et le mal-être.

Astuces pour organiser l'espace

7. Créer un environnement de stimulation sensorielle contrôlée

La stimulation sensorielle adaptée peut avoir un effet apaisant et bénéfique sur les personnes vivant avec une maladie de la mémoire.

Suggestions pour une stimulation sensorielle positive

8. Établir des routines et des repères visuels

Les routines et les repères visuels peuvent contribuer à réduire l'anxiété et l'agitation chez les personnes vivant avec une maladie de la mémoire. Elles sont recommandées et détaillées dans un autre de nos articles : Routine quotidienne Alzheimer : 6 bienfaits validés scientifiquement.

Conseils pour instaurer des routines apaisantes

 

Questions fréquentes

Par quel aménagement commencer en priorité pour réduire l'agitation ?

Commencez par l'éclairage et le bruit. Améliorez la luminosité des pièces principales et réduisez les bruits parasites avec des rideaux épais. Ces deux changements simples ont un impact immédiat sur le niveau d'agitation.

Les miroirs sont-ils vraiment un problème pour les personnes atteintes d'Alzheimer ?

Oui, fréquemment. Votre proche peut ne pas reconnaître son propre reflet et croire qu'un étranger l'observe, ce qui génère de l'anxiété. Testez en couvrant les miroirs pendant quelques jours pour observer les changements de comportement.

Comment savoir si les modifications que je fais sont bénéfiques ?

Observez les comportements sur 3-7 jours : moins d'agitation en fin de journée, meilleure orientation dans la maison, moins de recherche d'objets perdus. Faites un changement à la fois pour identifier ce qui fonctionne vraiment.

Faut-il tout modifier d'un coup ou progressivement ?

Toujours progressivement. Les changements brusques désorientent davantage. Testez une modification, attendez 1 semaine, évaluez, puis passez à la suivante. Impliquez votre proche dans chaque décision.

Ces aménagements fonctionnent-ils aussi en EHPAD ?

Oui, la plupart de ces principes s'appliquent en institution. Parlez-en à l'équipe soignante : personnalisation de la chambre, gestion de l'éclairage et du bruit sont souvent possibles avec leur collaboration.

 

À retenir : créer un environnement sur mesure

Créer un environnement calme et adapté joue un rôle central dans le bien-être des personnes vivant avec une maladie de la mémoire. En appliquant ces conseils - réduire le bruit, décorer avec soin, améliorer l'éclairage, aménager un coin détente accueillant, faciliter la localisation des objets, offrir une stimulation sensorielle contrôlée et établir des routines avec des repères visuels - vous pouvez considérablement améliorer leur qualité de vie.

Il est cependant essentiel de garder à l'esprit que chaque personne est unique, et ce qui fonctionne pour l'une peut ne pas convenir à une autre. Certaines de ces suggestions, bien qu'utiles dans de nombreux cas, peuvent parfois s'avérer contre-productives. Par exemple, des portes de placard vitrées peuvent faciliter la recherche d'objets, cependant elles peuvent aussi inciter à les sortir et les éparpiller. Il est donc utile d'observer les réactions de la personne à chaque modification, de tester ces propositions une par une, et de les adapter en fonction des résultats obtenus. L'objectif est de trouver un équilibre entre un environnement structuré et la liberté de la personne.

Par ailleurs, ces modifications de l'environnement, lorsqu'elles sont judicieusement appliquées et ajustées, peuvent contribuer à réduire l'agitation, à favoriser l'autonomie et à créer un cadre de vie plus serein et sécurisant. Gardons quand même à l'esprit que le facteur le plus important reste l'implication active de la personne vivant avec une maladie de la mémoire dans ce processus d'adaptation. Cette approche centrée sur la personne garantit que les changements répondent véritablement à ses besoins et préférences, renforçant ainsi leur efficacité et contribuant à maintenir son sentiment de dignité et d'autonomie.

N'hésitez pas à consulter un gériatre pour obtenir des conseils personnalisés adaptés à votre situation spécifique. Leur expertise vous aidera à mettre en place les solutions les plus appropriées et à les ajuster au fil du temps en fonction de l'évolution des besoins de la personne.

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Références

À propos des auteurs

Dr Eric MAEKER
Dr Eric MAEKER
Médecin Gériatre
Médecin gériatre et psychogériatre, spécialisé en soins palliatifs gériatriques. Fondateur et président de l'association Emp@thies dédiée à l'humanisation des soins. Membre des comités pédagogiques de l'Université Sorbonne. Auteur de publications scientifiques sur l'empathie médicale, les troubles neurocognitifs et la communication thérapeutique. Directeur de plus de vingt mémoires universitaires.

Bérengère MAEKER-POQUET
Bérengère MAEKER-POQUET
Infirmière Diplômée d'État
Infirmière diplômée d'État avec plus de quinze ans d'expérience hospitalière. Co-fondatrice et secrétaire de l'association Emp@thies. Co-auteure de publications scientifiques sur l'empathie médicale, l'annonce diagnostique et les soins centrés sur la personne. Formatrice en soins relationnels et accompagnement humaniste des personnes âgées.

 

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