Alzheimer ou vieillissement normal ? 5 situations pour différencier

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Comment faire la différence entre oublis normaux et signes d'alerte ?

Il est courant de s'inquiéter de la mémoire ou des fonctions cognitives d'un proche, surtout quand l'âge avance. Comment distinguer si l'oubli accru ou le comportement inhabituel est un phénomène normal du vieillissement ou s'il indique des signes de démence ou de la maladie d'Alzheimer ? Pour y voir plus clair, il est essentiel de recueillir des informations fiables avant de céder à l'inquiétude.

Vieillissement normal vs maladie d'Alzheimer

Il y a une différence significative entre les oublis habituels liés à l'âge et les signes avant-coureurs de maladie d'Alzheimer. De plus, de nombreux problèmes de santé courants et traitables peuvent causer des symptômes comparables à cette maladie. Voici cinq situations quotidiennes pour aider à différencier un comportement normal de vieillissement des potentiels signes de la maladie d'Alzheimer.

5 situations concrètes pour faire la différence

1. Tâches quotidiennes

2. Tâches complexes ou en plusieurs étapes

3. Garder une trace du temps

4. Jugement et prise de décision

5. Changements de personnalité

Que faire en cas de changements de comportement ?

Si vous remarquez des changements significatifs, sérieux ou soudains chez une personne âgée, il est important de consulter un médecin sans tarder. En cas de maladie d'Alzheimer ou apparentée, un diagnostic et un traitement précoces peuvent aider à gérer les symptômes et à maintenir l'indépendance plus longtemps.

 

Questions fréquentes

À partir de quel âge les oublis deviennent-ils inquiétants ?

L'âge seul n'est pas le critère. Critères d'alerte : oublis qui s'aggravent sur 6-12 mois, qui perturbent la vie quotidienne (travail, loisirs, autonomie), que la personne ne remarque pas elle-même, ou accompagnés d'autres changements (humeur, comportement). Consultez dès 50 ans si inquiétude familiale persistante.

Mon parent oublie des événements entiers, est-ce normal à 75 ans ?

Non. Vieillissement normal : oublier détails d'un événement mais se rappeler l'événement lui-même avec indices. Alzheimer : oublier l'événement entier, même avec aide. Exemple : “On a fêté ton anniversaire hier” - Réponse normale : “Ah oui, c'était bien !” Alzheimer : “Mon anniversaire ? On l'a fêté ?” Consultez.

Combien de temps attendre avant de consulter ?

Ne pas attendre. Si doute persistant depuis 2-3 mois avec impact vie quotidienne, consultez. Mieux vaut fausse alerte (cause réversible trouvée et traitée) que diagnostic tardif. Délai moyen diagnostic Alzheimer en France : 2 ans après premiers symptômes. Trop long, chaque mois compte.

Les oublis peuvent-ils être causés par autre chose qu'Alzheimer ?

Oui, fréquemment. Causes réversibles : dépression (pseudo-démence), troubles thyroïde, carences vitamines B12/B9, effets secondaires médicaments, apnée du sommeil, troubles anxieux. D'où importance consultation : identifier et traiter cause réversible évite progression vers vraie démence.

Mon parent refuse de consulter, que faire ?

Stratégies : 1) Proposer “bilan santé général” plutôt que “mémoire”, 2) Faire intervenir personne de confiance (médecin traitant, ami proche), 3) Y aller avec lui “pour vous rassurer vous”, 4) Consulter seul d'abord pour conseils. Si refus avec danger (conduite, gestion argent), médecin traitant peut déclencher évaluation.

 

À retenir : identifier pour agir rapidement

Identifier les signes précoces de la maladie d'Alzheimer par rapport au vieillissement normal est important pour assurer une prise en charge adaptée. Comprendre ces différences aide non seulement à apaiser les inquiétudes inutiles mais aussi à agir sans délai lorsque c'est nécessaire.

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À propos des auteurs

Dr Eric MAEKER
Dr Eric MAEKER
Médecin Gériatre
Médecin gériatre et psychogériatre, spécialisé en soins palliatifs gériatriques. Fondateur et président de l'association Emp@thies dédiée à l'humanisation des soins. Membre des comités pédagogiques de l'Université Sorbonne. Auteur de publications scientifiques sur l'empathie médicale, les troubles neurocognitifs et la communication thérapeutique. Directeur de plus de vingt mémoires universitaires.

Bérengère MAEKER-POQUET
Bérengère MAEKER-POQUET
Infirmière Diplômée d'État
Infirmière diplômée d'État avec plus de quinze ans d'expérience hospitalière. Co-fondatrice et secrétaire de l'association Emp@thies. Co-auteure de publications scientifiques sur l'empathie médicale, l'annonce diagnostique et les soins centrés sur la personne. Formatrice en soins relationnels et accompagnement humaniste des personnes âgées.

 

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