PRISE EN CHARGE ET PREVENTION DE LA CONSTIPATION EN EHPAD
AUTEURS
VERSION
Date de première rédaction : 23/05/2016
Date de réévaluation : Janvier 2020
Date de validation : Mai 2016
Version : #01
HISTORIQUE
Date | Nature des modifications |
Janvier 2020 | Correction des coquilles |
23/05/2016 | Création du document |
1 OBJET
Le présent protocole détaille les modalités de prévention et la prise en charge de la constipation en EHPAD.
2 DOMAINE D’APPLICATION
Le présent protocole s’applique à tous les résidents de l’établissement.
3 DÉFINITIONS
AMP : Aide Médico-Psychologique
AS : Aide soignante
IDE : infirmière diplômée d’État
IDEC : infirmier/infirmière coordinateur/trice
MT : Médecin traitant
MedCo : Médecin coordonnateur
4 RESPONSABILITÉ
L’application de ce protocole est sous la responsabilité de l’IDE, des AS et AMP (en dehors des prescriptions médicales).
5 CADRE RÉGLEMENTAIRE ET DOCUMENTS DE RÉFÉRENCE
5.1 CADRE RÉGLEMENTAIRE
5.2 DOCUMENTS DE RÉFÉRENCES
6 DOCUMENTS ASSOCIÉS
Fiche technique : réalisation d’un lavement rectal (à rédiger)
7 DIFFUSION
Diffusion à tous les professionnels soignants de l’établissement : IDE, AS, AMP.
8 CONTENU
8.1 Définitions
La constipation se défini par la fréquence d’élimination des selles, le confort dans lequel l’exonération se déroule ainsi que par son mécanisme.
Pour valider le diagnostic de constipation, deux des signes suivants doivent être présents depuis au minimum 12 mois :
Moins de trois selles par semaines sans laxatifs associés ou moins de deux selles par semaine depuis moins d’un an
Émission de selles dures et fractionnées
Sensation d’élimination incomplète
Exonération nécessitant d’intenses efforts de poussée
Les mécanismes de la constipation sont
fonctionnels, l’appareil digestif ne parvient plus à assurer sa fonction, et ce caractère est suffisant à lui-même,
organiques, un traitement ou une pathologie sous-jacente entraîne la constipation.
8.2 Facteurs favorisants
Plusieurs facteurs favorisants la constipation peuvent être incriminés. Parfois eux, il est possible de citer :
L’alimentation par manque d’apport en fibres et en eau,
Un syndrome d’immobilisation prolongé ou un manque d’activité physique chronique,
Les obstacles mécaniques au sein du tube digestif lié par exemple à des cancers, des sténoses, des inflammations chroniques,
Les maladies neurologiques telles que l’accident vasculaire cérébral, la maladie de Parkinson et les neuropathies (liées au diabète par exemple),
Les troubles du métabolisme touchant la fonction thyroïdienne ou la capacité de régulation de l’hydratation (déshydratation, insuffisance rénale chronique),
Enfin, les traitements eux-mêmes sont de grands pourvoyeurs de constipation : les morphiniques et autres opioïdes, les neuroleptiques, les antihistaminiques, les anti-cholinergiques, les inhibiteurs calciques, les diurétiques…
8.3 Complications et signes de gravité
De par sa durée (chronicité) ou sa gravité, la constipation peut générer des complications sur court comme sur le long terme.
La connaissance de ces complications permet, en outre, de définir des signes de gravité et d’orienter certaines prises en charge et surveillance.
Quelles sont les complications ?
Les pathologies ano-rectales : crise hémorroïdaire, fissure anale, prolapsus rectal, incontinence fécale
L’impaction massive de selles est ses complications : le fécalome dont les complications peuvent être chroniques
incontinence fécale
incontinence urinaire par rétention liée à la compression des voies urinaires basses par le fécalome lui-même
les infections locorégionales : diverticulites, sigmoïdites
L’occlusion dite fonctionnelle
Le syndrome d’Ogylvie
Retentissement fonctionnel important et potentiellement social
Les signes de gravité, s’ils sont présents, alertent les soignants et imposent un avis médical en urgence.
Nausées inhabituelles
Vomissements (+/- incoercibles et fécaloïdes)
Douleurs abdominales intenses
Incontinence urinaire et/ou fécale inhabituelle
Confusion et troubles du comportement inhabituels
Ventre dur et douloureux à la palpation
Ventre tendu et dépressible à la palpation avec douleur intense lorsque l’examinateur relève la tension brusquement la tension liée à la palpation
Arrêt des gaz
Inefficacité d’un traitement médical bien conduit
8.4 Prise en charge de la constipation
La prise en charge de la constipation fait appel à des règles hygiénodiététiques (non médicamenteuse) et la prescription d’un traitement médical.
8.4.1 Prise en charge non médicamenteuse
Les mesures diététiques sont les plus simples et les plus rapides à mettre en place :
Enrichissement de l’alimentation en fibres : légumes, fruits, céréales
L’apport en fibres alimentaires sera idéalement d’au minimum 15 g/jour
Bien hydrater le bol alimentaire avec au moins 1,5 litre d’eau ou équivalent par jour
Les mesures dites institutionnelles cherchent à favoriser l’exonération dans les meilleures conditions possible.
Solliciter un passage aux toilettes à heures fixes. Ces horaires seront définis grâce à l’étude des habitudes des résidents et se situeront de préférence après un repas pour bénéficier du réflexe gastro-colique.
Laisser un temps suffisant pour l’exonération.
Favoriser l’activité physique la journée.
La réalisation de massages abdominaux, bien que non scientifiquement validée, permettrait d’améliorer le transit distal.
Mettre en place une surveillance hydrique et alimentaire simplifiée en précisant le motif sur la fiche.
8.4.2 Prise en charge médicamenteuse
La prise en charge médicamenteuse fait appel aux laxatifs. Ceux-ci peuvent être regroupés en quatre familles : les laxatifs lubrifiants, les laxatifs de lest, les laxatifs osmotiques et les laxatifs par voie rectale.
Les laxatifs lubrifiants (LANSOYL) sont à privilégier en première intention. Leur seule contre-indication est la présence de troubles de la déglutition.
Les laxatifs de lest augmentent le bol alimentaire et aide à son hydratation durant toute la phase de transit, ce sont les fibres, le NORMACOL sachet, le POLY-KARAYA. Leur utilisation sera discutée en cas d’obstruction de la lumière colique par une tumeur ou une sténose post-inflammatoire par exemple.
Les laxatifs osmotiques se divisent en deux classes : les laxatifs osmotiques sucrés et le PEG.
Laxatifs osmotiques sucrés dont le chef de file est le DUPHALAC seront utilisés sur prescription médicale et sont contre-indiqués en cas de subocclusion. Ils peuvent générer des troubles métaboliques et leur prescription justifie d’une surveillance médicale et biologique.
Le PEG est un puissant laxatif utilisé pour la préparation des colonoscopies (FLEET, COLOPEG, PREPACOL…) par exemple. Le FORLAX est le plus prescrit d’entre eux.
Enfin les laxatifs par voie rectale sont efficaces lorsque la constipation est liée à un défaut d’exonération et non à des difficultés de transit colique.
Les suppositoires de glycérine lubrifient le canal anal pour favoriser l’exonération.
Les suppositoires à gaz carbonique aident à la dilation du canal anal et favorisent le réflexe d’exonération.
Les microlavements hyperosmolaires et irritants permettent de réhydrater les selles pour favoriser leur transit final.
Les mucilages sont fréquemment utilisés lorsque les traitements précédemment cités restent inefficaces. Parmi eux, le NORMACOL solution rectale est la spécialité la plus prescrite.
8.5 Modalités de prise en charge et de prévention dans l’établissement
Voir le logigramme proposé en annexe.
9 ÉVALUATION
10 LOGIGRAMME
11 CARTE HEURISTIQUE DU PROTOCOLE