La méditation du vase

Bérengère et Éric Maeker, 19 Juillet 2017.
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Assis en position du lotus, demi-lotus ou sur une chaise, face à un vase ou une amphore, ancienne, ayant déjà vécu. Je l'observe dans toutes ses porosités, j'observe sa surface.

La vie est-elle un contenant que nous avons à remplir ?

Certains humains pensent, arrivés à l'âge adulte, que la vie est telle un vase majestueux dont ils auraient hérité à la naissance et qu'il convient de remplir avant leur départ. Ils confondent alors la vie et l'amphore. La vie serait tel un contenant ?

Ils s'empressent de remplir. Avec tout ce qui s'achète, qui se paye, qui semble les valoriser. Ils y mettent des voitures, des voyages touristiques, un ou des mariages somptueux, des enfants berçés de cadeaux, des animaux domestiques, des vêtements, de lourdes acquisitions comme leur maison ou leur appartement. Leur vide se remplit de tout un tas de choses. Selon leur richesse, ils s'enorgueillissent ou désesperent du contenu de leur urne. Et pourtant, quelque soit le contenu du vase, ils baignent dans un sentiment d'insatisfaction, d'incomplétude, un sentiment de vide.

Ils gavent alors la fiole de vie de bonnes intentions, de belles apparences, de belles pensées lustrées et modelées par la société à laquelle ils pensent participer. Ils y ajoutent leurs réalisations personnelles et professionnelles, leur inestimable utilité.

Leur potiche est devenue irremplaçable, elle est devenue “eux” et ils pensent tenir leur vie entre leurs mains. Dans un vase…

Pourtant, le vase existe dans un Univers bien plus vaste. Autour de ce récipient s'épanouit la vie des autres êtres humains, des animaux, des végétaux, des minéraux. Dans un cycle continue de transformation, la vie se développe à l'extérieur de l'enveloppe mentale qui contient l'égo de l'Homme. L'égo est exclu du mouvement de la vie. Il est figé hors de la vie. Il n'a aucune existence réelle.

Prendre conscience de l'immensité de la vie, accepter la non-existence du vase que crée le mental pour s'y cacher, c'est se libérer de l'amphore de l'égo.

  • Serge Marquis. Le jour où je me suis aimé pour de vrai Broché, La Martinière, 11 mai 2017.

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