12 facteurs de risque Alzheimer modifiables : prévenir 40% des cas

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Pourquoi ces 12 facteurs sont-ils si importants ?

La prévention de la maladie d'Alzheimer est un sujet de recherche intense. Récemment, des études ont identifié douze facteurs de risque modifiables, suggérant que la modification de ces facteurs pourrait prévenir ou retarder la maladie d'Alzheimer. Cet article présente une synthèse des découvertes clés issues de la recherche récente.

La modification de 12 facteurs de risque pourrait prévenir ou retarder jusqu'à 40% l'évolution vers la maladie d'Alzheimer.
– The Lancet, 2020

Les 12 facteurs de risque modifiables de la maladie d'Alzheimer

1. Consommation excessive d'alcool

L'abus d'alcool est lié à un risque accru de maladie d'Alzheimer.

2. Traumatisme crânien

Des blessures à la tête peuvent augmenter le risque de développer la maladie.

3. Pollution de l'air

L'exposition à des niveaux élevés de pollution atmosphérique est un facteur de risque notable.

4. Faible niveau d'éducation

Un niveau d'éducation plus bas est associé à un risque accru.

5. Hypertension

La pression artérielle élevée, surtout à partir de la quarantaine, augmente le risque.

6. Déficience auditive

La perte auditive non traitée est un facteur de risque significatif.

7. Tabagisme

Fumer augmente le risque de développer une maladie d'Alzheimer, même plus tard dans la vie.

8. Obésité

L'obésité, en particulier au milieu de la vie, est un facteur de risque connu.

9. Dépression

La dépression peut être à la fois un symptôme précoce et un facteur de risque de maladie d'Alzheimer.

10. Sédentarité

Un manque d'activité physique contribue au risque de maladie d'Alzheimer.

11. Diabète

Le diabète, en particulier le type 2, est lié à un risque accru.

12. Contacts sociaux peu fréquents

L'isolement social et un manque d'interaction régulière peuvent augmenter le risque.

Comment agir concrètement pour prévenir ?

La prévention de la maladie d'Alzheimer implique des interventions à la fois au niveau des politiques de santé publique et des choix de vie individuels. Des efforts pour augmenter l'activité sociale, cognitive et physique, ainsi que la gestion de la santé cardiovasculaire, sont essentiels.

Par ailleurs, les soins pour les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer doivent être holistiques et prendre en considération leur santé physique et mentale tout en incluant un soutien social et un accompagnement adapté.

Des politiques publiques visant à améliorer l'éducation, réduire l'hypertension, et encourager un mode de vie sain sont importantes. Les interventions méritent d'être adaptées pour aborder les inégalités sociales et protéger les groupes vulnérables.

 

Questions fréquentes

À quel âge faut-il commencer à se préoccuper de ces facteurs de risque ?

Le plus tôt possible, idéalement dès 40 ans. L'hypertension et l'obésité à la quarantaine augmentent fortement le risque décennies plus tard. Mais il n'est jamais trop tard : agir sur ces facteurs à 60, 70 ou 80 ans reste bénéfique. Chaque amélioration compte.

Si j'ai plusieurs de ces facteurs, vais-je forcément développer Alzheimer ?

Non. Ces facteurs augmentent le risque mais ne garantissent pas la maladie. Inversement, on peut développer Alzheimer sans aucun facteur de risque. L'objectif est de mettre les chances de votre côté en réduisant les risques modifiables. Chaque facteur corrigé diminue votre risque global.

Par quel facteur commencer si je veux agir ?

Priorités selon impact : 1) Traiter l'hypertension et le diabète (suivi médical), 2) Arrêter tabac et réduire alcool, 3) Augmenter activité physique (30 min/jour marche), 4) Traiter déficience auditive (appareils), 5) Renforcer liens sociaux. Commencez par ce qui vous semble le plus accessible.

L'activité physique doit-elle être intense pour être efficace ?

Non. 30 minutes de marche quotidienne suffisent. Jardinage, ménage, montée d'escaliers comptent aussi. L'important est la régularité, pas l'intensité. Toute activité qui fait battre le cœur un peu plus vite protège le cerveau. Adaptez à vos capacités physiques.

Les appareils auditifs réduisent-ils vraiment le risque d'Alzheimer ?

Oui, significativement. La déficience auditive non traitée augmente le risque de 50-90%. Les appareils auditifs maintiennent la stimulation cérébrale, réduisent l'isolement social et préservent les fonctions cognitives. Ne pas hésiter à consulter un ORL dès les premiers signes de perte auditive.

 

À retenir : agir maintenant pour protéger demain

La compréhension et la modification de ces douze facteurs de risque offrent une opportunité significative pour prévenir ou retarder l'apparition de la maladie d'Alzheimer. Une approche proactive et éclairée en matière de santé publique et de choix de vie individuels est essentielle pour faire face à ce défi de santé mondial.

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À propos des auteurs

Dr Eric MAEKER
Dr Eric MAEKER
Médecin Gériatre
Médecin gériatre et psychogériatre, spécialisé en soins palliatifs gériatriques. Fondateur et président de l'association Emp@thies dédiée à l'humanisation des soins. Membre des comités pédagogiques de l'Université Sorbonne. Auteur de publications scientifiques sur l'empathie médicale, les troubles neurocognitifs et la communication thérapeutique. Directeur de plus de vingt mémoires universitaires.

Bérengère MAEKER-POQUET
Bérengère MAEKER-POQUET
Infirmière Diplômée d'État
Infirmière diplômée d'État avec plus de quinze ans d'expérience hospitalière. Co-fondatrice et secrétaire de l'association Emp@thies. Co-auteure de publications scientifiques sur l'empathie médicale, l'annonce diagnostique et les soins centrés sur la personne. Formatrice en soins relationnels et accompagnement humaniste des personnes âgées.

 

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