Par Dr Éric Maeker, Bérengère Maeker-Poquet • Publié le • Mis à jour le
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| Signes de la maladie d'Alzheimer | Changements typiques liés à l'âge |
|---|---|
| Oublier des événements entiers sans jamais s'en souvenir | Oublier des noms mais s'en souvenir plus tard |
| Altération du jugement et de la prise de décision répétée | Prendre une mauvaise décision occasionnellement |
| Incapacité à gérer un budget (erreurs répétées, arnaques) | Oublier un paiement mensuel |
| Perdre la notion de la date ou de la saison | Oublier quel jour nous sommes et s'en souvenir plus tard |
| Arrêter une conversation sans savoir comment continuer | Oublier parfois quel mot utiliser mais le retrouver |
| Égarer des choses et être incapable de retracer ses pas | Perdre des choses de temps à autre mais les retrouver |
Un seul signe suffit pour justifier une consultation. N'attendez pas d'en cumuler plusieurs. Plus le diagnostic est précoce, meilleures sont les options de traitement et d'accompagnement. La détection précoce permet aussi de planifier l'avenir sereinement et d'accéder rapidement aux aides disponibles.
Non, c'est un changement normal lié à l'âge. Alzheimer se manifeste par des oublis d'événements entiers qui ne reviennent jamais en mémoire, même avec des indices. Si le souvenir revient spontanément ou avec aide, c'est rassurant. En cas de doute persistant, consultez quand même pour être sûr.
Alzheimer touche majoritairement les +65 ans, mais peut débuter dès 50-60 ans (forme précoce, 5% des cas). Les signes avant 50 ans sont rares et nécessitent une évaluation approfondie. Aucun âge n'exclut totalement le diagnostic si les signes sont présents. La moyenne d'âge du diagnostic est 75 ans.
Oui, fréquemment. Dépression, anxiété, troubles du sommeil, carences vitaminiques (B12, D), effets secondaires médicamenteux, troubles thyroïdiens, déshydratation peuvent mimer ces symptômes. D'où l'importance d'une évaluation gériatrique complète pour identifier et traiter ces causes réversibles avant de conclure à Alzheimer.
Le gériatre réalise : un entretien détaillé avec patient et famille, des tests cognitifs (MMS, MoCA, test de l'horloge), un examen clinique complet, des examens sanguins (carences, thyroïde, glycémie), parfois une ponction lombaire et demande une imagerie cérébrale (IRM, scanner). Le diagnostic prend plusieurs consultations sur 4-6 mois. L'ensemble des examens sont indolores.
Approche en douceur : parlez de “bilan de santé général” plutôt que “Alzheimer”, proposez d'accompagner à un rendez-vous médecin traitant qui orientera, mentionnez que “c'est juste pour être sûr, ça me rassurerait”. Si refus persistant et signes inquiétants, contactez directement le médecin traitant pour signaler la situation.
Au stade des doutes, évitez les mots anxiogènes. Dites “on va vérifier ta mémoire” plutôt que “je pense que tu as Alzheimer”. Après diagnostic médical, la personne a le droit de savoir (sauf exception médicale), le médecin choisira les mots adaptés selon l'état cognitif. L'annonce est souvent progressive ce qui est préférable à une vérité soudaine.
Les 3 règles d'or :
1. Un seul signe = consultation méritée → Vous n'êtes pas médecin, ne minimisez pas. “Mieux vaut s'inquiéter pour rien que passer à côté d'un diagnostic précoce.”
2. Le diagnostic précoce change tout → Accès aux traitements, anticipation des besoins, directives anticipées préparées sereinement, plus de temps pour vivre pleinement.
3. Les causes réversibles existent → 30% des troubles cognitifs ont une cause traitable (dépression, médicaments, carences). Sans consultation, on ne le saura jamais.
Votre vigilance bienveillante n'est pas de la paranoïa. C'est un acte d'amour qui peut offrir des années de qualité de vie supplémentaires à votre proche.
→ Visionnez quelques films pour comprendre la maladie.
Sources scientifiques :
Pour aller plus loin :