Les hallucinations et délires sont fréquents dans les maladies de la mémoire (Alzheimer, Corps de Lewy). Ils sont réels pour votre parent même s'ils ne le sont pas pour vous. Évitez à tout prix de le/la contredire, privilégiez l'écoute empathique et la validation des émotions. Si votre parent est en détresse ou devient agressif, consultez un gériatre rapidement.
👨👩👧👦 "Docteur, maman voit des choses qui n'existent pas..."
Vous venez de vivre une scène troublante. Votre maman voit des enfants jouer dans le jardin alors que personne n'y est. Votre papa vous accuse d'avoir volé son portefeuille qui est pourtant dans sa poche. Ou encore, votre parent ne vous reconnaît plus et pense que vous êtes un étranger.
Ces situations sont déroutantes, inquiétantes, parfois même effrayantes. C'est tout à fait normal de vous sentir démuni(e).
La vérité que peu de médecins non-gériatres prennent le temps d'expliquer :
Ces hallucinations et délires sont RÉELS pour votre parent, même s'ils ne le sont pas pour vous.
Je suis le Dr Éric Maeker, gériatre et psychogériatre depuis plus de 20 ans. J'accompagne quotidiennement des familles confrontées à ces situations. J'ai écrit des articles scientifiques sur ce sujet dans les revues médicales Soins Gérontologie et Neurologie-Psychiatrie-Gériatrie.
Ce guide va vous expliquer :
✅ Ce que sont vraiment les hallucinations et les délires
✅ Les 4 attitudes clés qui apaisent (prouvées scientifiquement)
🔍 Comprendre Simplement : Hallucinations et Délires
Avant de savoir quoi faire, il est essentiel de comprendre ce qui se passe dans la tête de votre parent.
Qu'est-ce qu'une hallucination ?
Une hallucination, c'est voir, entendre, sentir ou toucher quelque chose qui n'existe pas réellement.
🎬 Exemples concrets du quotidien :
Maman voit des enfants jouer dans le salon vide
Papa entend des voix qui parlent dans la pièce d'à côté
Votre parent voit des insectes sur les murs
Il/Elle voit une personne décédée assise dans le fauteuil
Il/Elle sent des odeurs inexistantes (brûlé, pourri)
💡 Point clé : Pour votre parent, ces hallucinations sont 100% réelles. Il ne “fait pas semblant”, il ne “cherche pas l'attention”. Son cerveau produit réellement ces perceptions.
Qu'est-ce qu'un délire (ou idée délirante) ?
Un délire, c'est une conviction fausse, fixe et inébranlable que la personne considère comme vraie.
🎬 Exemples concrets du quotidien :
Délire de vol : “On me vole mes affaires tous les jours” (alors que tout est là)
Délire de jalousie : “Mon conjoint me trompe” (sans aucune preuve)
Délire de préjudice : “Les voisins veulent me nuire”
Délire d'abandon : “Ma famille m'a abandonné ici” (en EHPAD)
Syndrome de Capgras : “Ce n'est pas mon mari, c'est un imposteur qui lui ressemble”
Délire de Fregoli : “Cette infirmière est en fait ma fille déguisée”
💡 Point clé : Vous ne pourrez jamais convaincre votre parent que ce qu'il croit est faux. Argumenter pendant des heures ne sert à rien et peut même aggraver la situation.
Quelle est la différence avec la confusion ?
⚡ La confusion aiguë (ou délirium) est différente :
Apparition brutale (quelques heures à quelques jours)
État fluctuant (mieux le matin, pire le soir)
Souvent une cause médicale identifiable (infection urinaire, déshydratation, médicaments, etc.)
URGENCE MÉDICALE → Il faut consulter rapidement
Exemple : “Hier papa allait bien, aujourd'hui il ne me reconnaît plus du tout et voit des choses partout” → Suspicion de confusion aiguë = URGENCE
Quand : Dès le début de la maladie (signe précoce)
Type : Hallucinations visuelles très fréquentes (personnes, animaux, enfants)
Caractéristique : Hallucinations détaillées et récurrentes
💡 Signe typique Corps de Lewy : “Maman voit régulièrement des enfants qui jouent dans le salon, elle les décrit précisément, ça revient plusieurs fois par semaine.”
✅ Les 4 attitudes clés pour accompagner votre parent
Ces 4 attitudes sont issues de nos publications scientifiques dans les revues médicales Soins Gérontologie et Neurologie-Psychiatrie-Gériatrie. Elles ont été testées et validées auprès de centaines de familles et de soignants.
💡 Principe fondamental : L'empathie et la validation émotionnelle sont plus efficaces que la confrontation à la réalité ou les médicaments seuls.
Attitude #1 : Se concentrer sur les émotions et les besoins
🎯 C'est l'attitude la plus importante de toutes.
Plutôt que de vous focaliser sur le contenu du délire ou de l'hallucination (ce que voit votre parent), concentrez-vous sur l'émotion qu'il/elle ressent et sur le besoin qui n'est pas satisfait.
🎬 Exemple concret - Délire de vol en EHPAD :
❌ Mauvaise réaction (confrontation) :
Maman : “On m'a volé ma robe bleue !”
Vous : “Mais non maman, regarde, elle est dans ton armoire. Personne ne te vole rien ici.”
→ Résultat : Maman s'énerve, insiste, vous accusez peut-être. Conflit.
✅ Bonne réaction (validation émotionnelle) :
Maman : “On m'a volé ma robe bleue !”
Vous : “Tu ne trouves plus ta robe bleue… Comment tu te sens ?”
Maman : “Je suis inquiète, j'ai peur qu'on me vole tout”
Vous : “Je comprends que ça soit inquiétant de ne plus retrouver tes affaires. Tu te sens en insécurité ici ?”
Maman : “Oui…”
Vous : “Je suis là avec toi. Tes affaires sont en sécurité. On va chercher ta robe ensemble si tu veux ?”
→ Résultat : Maman se sent comprise, rassurée. Apaisement.
💡 Les 3 étapes de cette technique :
1️⃣ Identifier l'émotion :
“Comment tu te sens ?”
“Tu as l'air inquiet(e)/en colère/triste”
“Ça doit être effrayant/agaçant/frustrant”
2️⃣ Valider l'émotion (sans valider le délire) :
“Je comprends que tu aies peur”
“C'est normal d'être inquiet quand on ne retrouve plus ses affaires”
“Ça doit être déstabilisant de voir ces choses”
3️⃣ Identifier et satisfaire le besoin :
Besoin de sécurité → “Tu es en sécurité ici, je reste avec toi”
Besoin de compagnie → “Je suis là, on va rester ensemble”
Besoin de contrôle → “On va chercher ensemble, tu vas me montrer”
Besoin de réassurance → “Tout va bien, tu n'es pas seul(e)”
🎬 Autre exemple - Hallucination visuelle :
✅ Bonne réaction :
Papa : “Il y a un chien à tes pieds, attention !”
Vous : “Tu vois un chien à mes pieds. Moi je ne le vois pas, mais dis-moi, il a l'air gentil ou méchant ?”
Papa : “Il a l'air gentil”
Vous : “Ah d'accord. Tu aimes les chiens ? Tu as eu des chiens avant ?”
→ Résultat : Discussion apaisée, vous accueillez l'hallucination sans la nier ni la valider.
🔑 Message clé : Se sentir compris et entendu est la première étape pour apaiser votre parent. L'écoute active est votre meilleur allié.
Attitude #2 : Impliquer la famille et maintenir le lien
🎯 Votre présence et celle de la famille sont des facteurs d'apaisement puissants.
L'isolement, l'éloignement des proches et le sentiment d'abandon sont des facteurs qui augmentent les délires et les hallucinations.
💡 Actions concrètes :
📞 Communication régulière :
Appels téléphoniques quotidiens (même courts)
Visioconférence si votre parent est à distance
Messages vocaux que votre parent peut réécouter
👨👩👧👦 Visites organisées :
Routine de visites prévisibles (ex: tous les mercredis après-midi)
Activités partagées : promenades, photos, films, musique
Repas ensemble (apporter un plat préféré)
📸 Supports visuels :
Album photos avec légendes (noms + lien de parenté)
Photos récentes de la famille bien visibles dans la chambre
Calendrier familial avec les visites prévues
🎥 Enregistrements audio/vidéo :
Vous lisant une histoire
Racontant des souvenirs communs
Chantant une chanson qu'il/elle aime
Ces enregistrements peuvent être diffusés par les soignants en votre absence
🎬 Exemple concret - Délire de jalousie apaisé par un appel :
Situation : Madame D., en EHPAD, délire que son mari la trompe.
❌ Sans intervention : Madame est anxieuse, agitée, refuse les soins.
✅ Avec appel téléphonique quotidien du mari (5 minutes) : Apaisement immédiat, délire diminué de 70%.
🔑 Message clé : Bien que les conflits familiaux et le temps puissent créer des tensions, la clé pour apaiser réside dans le rapprochement et la présence bienveillante.
Attitude #3 : Comprendre et harmoniser les approches
🎯 Pour être efficace, toute l'équipe (famille + soignants) doit utiliser les mêmes techniques.
💡 Deux actions essentielles :
1️⃣ Comprendre les troubles en profondeur :
Tenir un journal des hallucinations/délires (quand ? quoi ? contexte ?)
Identifier les déclencheurs (fatigue, stress, heure de la journée)
Chercher le sens derrière le délire (besoin non satisfait ?)
Partager ces observations avec le médecin et l'équipe
2️⃣ Harmoniser les pratiques :
Réunion famille-soignants pour définir les attitudes communes
Protocole écrit dans le dossier (comment réagir face à tel délire ?)
Cohérence : tout le monde applique la même stratégie
Réévaluation régulière de ce qui fonctionne ou pas
🎬 Exemple concret - Harmonisation réussie :
Situation : Madame L., 82 ans, en EHPAD, présente un délire de persécution (“les soignantes veulent me tuer”). Elle refuse les soins, devient agressive.
Découverte lors d'un entretien familial :
Madame L. a vécu un traumatisme durant la COVID-19 (isolement en chambre, sentiment d'emprisonnement). Cela a réactivé un traumatisme de guerre de son enfance.
Harmonisation des attitudes :
Toujours annoncer son arrivée avant d'entrer dans la chambre
Laisser la porte entrouverte (jamais fermée)
S'assurer de l'état émotionnel de la personne
Répondre aux premiers besoins exprimés pour diminuer l'appréhension
Expliquer chaque geste de soin avant de le faire
Privilégier les soignantes que Madame L. connaît déjà
Appel de la fille (personne rassurante) avant les soins difficiles
Résultat : Diminution de 80% des refus de soins, disparition de l'agressivité en 3 semaines.
💡 Conseil pratique : Créez un “cahier des attitudes” partagé entre famille et soignants où chacun note ce qui fonctionne ou pas. Ce cahier suit votre parent et permet d'ajuster en continu.
Attitude #4 : Diversifier et associer les techniques
🎯 Varier les stratégies évite l'accoutumance et renforce leur efficacité.
Aucune attitude ne fonctionne 100% du temps. Il est primordial de s'adapter à la situation, l'heure, l'humeur, le contexte.
🛠️ Boîte à outils des techniques complémentaires :
1️⃣ Accepter la narration du délire ou de l'hallucination :
Accueillir sans juger ni nier
“Tu vois quelqu'un, dis-moi ce que tu vois”
Ne pas s'inclure dans la réalité alternative
2️⃣ Distraire doucement :
Proposer une activité apaisante
“Viens, on va regarder l'album photos”
“Tu veux qu'on aille prendre l'air ?”
Musique, film, jeu de cartes
3️⃣ Expliquer la situation :
Donner un contexte rassurant
“Papa doit rentrer chez lui ce soir, mais il reviendra demain”
Sans argumenter pendant des heures
4️⃣ Adapter l'environnement :
Lumière : Éviter pénombre et ombres (favorisent hallucinations)
Bruit : Environnement calme, pas de télé trop forte
Repères : Horloge visible, calendrier, photos de famille
🎬 Exemple concret - Diversification sur une journée :
8h - Délire de vol au réveil :
→ Validation émotionnelle + recherche ensemble + petit-déjeuner (distraction)
14h - Hallucination visuelle après la sieste :
→ Acceptation (“tu vois un enfant”) + promenade au jardin (changement environnement)
19h - Délire paranoïaque en fin de journée :
→ Appel d'un proche (réassurance) + musique calme (apaisement) + validation émotionnelle
🔑 Message clé : Tenez un “cahier des attitudes” où vous notez ce qui fonctionne selon les moments de la journée. Cela permet d'affiner votre approche au fil du temps.
Certaines réactions, même bien intentionnées, aggravent les troubles et la détresse de votre parent.
❌ 1. Contredire ou confronter à la réalité :
“Mais non, il n'y a personne !”
“Arrête de dire n'importe quoi”
“Tu vois bien que ta robe est là”
Pourquoi c'est à éviter : Votre parent ne peut pas “choisir” de ne plus halluciner. Le confronter à votre réalité (la robe est là, le porte-feuille est dans le tiroir) augmente son anxiété, sa confusion et peut provoquer de l'agressivité.
❌ 2. Argumenter pendant des heures :
Chercher à prouver que le délire est faux
Montrer “les preuves” que personne n'a rien volé
Pourquoi c'est à éviter : C'est épuisant pour vous et inutile pour votre parent dont la conviction est inébranlable, c'est-à-dire que rien de ce que vous pourrez dire le/la fera d'idée sur son délire ou son hallucination.
❌ 3. Ridiculiser ou minimiser :
“C'est ridicule ce que tu racontes”
“Ce n'est rien, ça va passer”
“Tu exagères toujours”
Pourquoi c'est à éviter : Votre parent se sent incompris, humilié, isolé. Cela détruit la confiance et risque de renforcer une position de défense agressive (“Puisque que je te le dis !”, en criant).
❌ 4. Crier, s'énerver, brusquer :
Perdre patience devant un délire répétitif
Hausser le ton pour “faire entendre raison”
Pourquoi c'est à éviter : Les cris ou les comportements brusques engendrent de la peur, du stress et de la colère. Et tout cela augmente les troubles délirants ou les hallucinations.
❌ 5. Isoler la personne :
La laisser seule face à ses hallucinations
L'enfermer dans sa chambre “pour qu'elle se calme”
Pourquoi c'est à éviter : L'isolement aggrave l'anxiété et les délires. Sans ressource humaine pour aider à réguler ses propres angoisses, comment votre proche pourrait aller un peu mieux ?
❌ 6. Ignorer les signes de détresse :
Se dire “ça va passer tout seul”
Ne pas consulter quand les troubles s'aggravent
Pourquoi c'est à éviter : Certaines causes (infection, médicaments) nécessitent un traitement médical urgent.
⚠️ Signal d'alerte : Si vous vous surprenez régulièrement à adopter ces attitudes à éviter, c'est le signe d'un épuisement. Vous avez besoin d'aide : consultez un gériatre, contactez une association d'aidants, demandez un répit.
👤 Garde à domicile (aide-soignant, auxiliaire de vie)
💰 APA (Allocation Personnalisée d'Autonomie) pour financer les aides
💪 Message aux aidants : Prendre soin de vous n'est PAS de l'égoïsme, c'est une nécessité pour pouvoir continuer à accompagner votre proche. N'attendez pas l'épuisement total pour demander de l'aide.
FAQ
Questions Fréquentes
Vous avez des questions ? Voici nos réponses les plus fréquentes.
Les hallucinations sont-elles dangereuses pour mon parent ?
Chez les personnes âgées, la plupart du temps, les hallucinations ne sont pas dangereuses en elles-mêmes, mais elles peuvent causer peur et anxiété.
Ce qui est important à comprendre :
🧠 Les hallucinations sont réelles pour votre parent (il/elle voit vraiment ces choses)
😰 Elles peuvent provoquer peur, confusion, angoisse
⚠️ Elles nécessitent une évaluation médicale pour en identifier la cause
❌ Elles ne signifient pas forcément Alzheimer (autres causes possibles)
Quand consulter en urgence :
🚨 Si votre parent est terrorisé ou violent
🚨 Si les hallucinations apparaissent soudainement (confusion aiguë)
🚨 Si votre parent refuse de s'alimenter ou de prendre ses médicaments
🚨 Si vous ne parvenez plus à le/la rassurer
Conseil : Tenez un journal des hallucinations (quand ? quoi ? contexte ?) pour aider le médecin.
Faut-il contredire mon parent âgé quand il délire ou hallucine ?
NON, contredire risque d'aggraver la situation. Privilégiez l'écoute et la validation émotionnelle.
❌ Ce que je conseille d'éviter :
Dire “Mais non, il n'y a personne !”
Argumenter pendant des heures
Ridiculiser ou minimiser (“Tu dis n'importe quoi”)
Brusquer ou s'énerver
✅ Ce que je propose de faire à la place :
Écouter avec empathie : “Tu vois quelqu'un, dis-moi ce que tu vois”
Valider l'émotion : “Je comprends que ça te fasse peur”
Rassurer : “Tu es en sécurité avec moi”
Distraire doucement : “Viens, on va prendre un café ensemble”
Exemple concret :
Parent : “Il y a quelqu'un dans le couloir qui veut me voler !”
Vous : “Je comprends que tu aies peur. Je vais regarder avec toi. Tu es en sécurité ici, je reste avec toi.”
Mon parent âgé délire beaucoup la nuit, que faire ?
Les délires et hallucinations nocturnes sont très fréquents chez les personnes âgées, surtout si elles sont atteintes d'Alzheimer ou une maladie apparentée. Plusieurs solutions existent.
Pourquoi c'est plus fréquent la nuit :
🌙 Moins de repères visuels dans l'obscurité
😴 Fatigue cérébrale accumulée en fin de journée
💊 Effet des médicaments (somnifères, anxiolytiques)
✅ Éviter les ombres (rideaux bien fermés, pas de reflets)
✅ Réviser les médicaments avec le médecin (certains favorisent hallucinations)
Si ça persiste :
Consultez un gériatre pour évaluer une possible confusion, une infection urinaire, un surdosage médicamenteux, ou ajuster le traitement.
Mon parent âgé dit qu'on lui vole ses affaires, est-ce un délire ?
Oui, c'est un des délires les plus fréquents chez les personnes âgées atteintes de troubles de la mémoire.
🔑 Délire de vol (ou de préjudice) :
Très fréquent dans Alzheimer et démences
Souvent lié aux troubles de la mémoire (la personne oublie où elle range ses affaires)
Peut aussi traduire un sentiment d'insécurité
❌ Ce qu'il est préférable d'éviter :
Accuser votre parent de mentir
Chercher l'objet pendant 2 heures pour prouver qu'il est là
Vous énerver ou vous sentir accusé(e)
✅ Ce qu'il est souhaitable de faire :
Écouter l'émotion : “Tu te sens inquiète parce que tu ne trouves plus ton sac ?”
Chercher ensemble calmement : “On va regarder ensemble où il pourrait être”
Rassurer : “Tes affaires sont en sécurité ici”
Étiqueter les affaires importantes (nom + photo)
Simplifier le rangement (moins de placards, tout visible)
Exemple de réponse :
Parent : “On m'a volé mon portefeuille !”
Vous : “Tu ne trouves plus ton portefeuille, ça doit être inquiétant. On va chercher ensemble. Tu te souviens de la dernière fois que tu l'as eu ?”
Les hallucinations et délires chez les personnes âgées atteintes de maladies de la mémoire sont des symptômes fréquents, déstabilisants, mais gérables avec les bonnes attitudes.
🔑 Les Points Clés à Retenir :
✅ Les hallucinations et délires sont RÉELS pour votre parent (même s'ils ne le sont pas pour vous)
✅ Ne JAMAIS contredire ou confronter → Privilégier l'écoute empathique
✅ Les 4 attitudes clés :
Se concentrer sur les émotions et besoins
Impliquer la famille
Comprendre et harmoniser les approches
Diversifier les techniques
✅ Consulter rapidement si apparition brutale ou détresse majeure
✅ Tenir un journal pour identifier déclencheurs et solutions
✅ Prendre soin de vous, aidant, pour continuer à accompagner
💬 Message Final aux Familles :
Accompagner un parent qui hallucine ou délire est éprouvant. C'est normal de se sentir démuni(e), épuisé(e), parfois même en colère.
Sachez que votre présence bienveillante, votre écoute empathique et votre patience font toute la différence dans le vécu de votre parent.
Vous n'êtes pas seul(e). Des professionnels (gériatres, psychologues), des associations (France Alzheimer, Emp@thies) et d'autres familles sont là pour vous soutenir.
N'attendez pas l'épuisement pour demander de l'aide.
Vous avez le droit de ne pas tout comprendre.
Vous avez le droit de vous tromper.
Vous avez le droit de souffler.
Vous faites déjà beaucoup.
💪 Prenez soin de vous pour pouvoir prendre soin de votre proche.
📚 Publications scientifiques des auteurs sur ce sujet :
Maeker E, Jablonka S, Maeker-Poquet B. Quelles attitudes adopter en présence de troubles psychotiques au cours des maladies neurocognitives du sujet âgé ? Neurologie Psychiatrie Gériatrie (NPG). 2023. doi: 10.1016/j.npg.2023.06.004.
Médecin gériatre et psychogériatre, spécialisé en soins palliatifs gériatriques. Fondateur et président de l'association Emp@thies dédiée à l'humanisation des soins. Membre des comités pédagogiques de l'Université Sorbonne. Auteur de publications scientifiques sur l'empathie médicale, les troubles neurocognitifs et la communication thérapeutique. Directeur de plus de vingt mémoires universitaires.
Bérengère MAEKER-POQUET
Infirmière Diplômée d'État
Infirmière diplômée d'État avec plus de quinze ans d'expérience hospitalière. Co-fondatrice et secrétaire de l'association Emp@thies. Co-auteure de publications scientifiques sur l'empathie médicale, l'annonce diagnostique et les soins centrés sur la personne. Formatrice en soins relationnels et accompagnement humaniste des personnes âgées.