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Hallucinations & Délire Alzheimer : "Maman voit des choses qui n'existent pas"

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Tout ce que vous voulez savoir pour accompagner votre parent qui hallucine ou délire, expliqué par un gériatre.

 

Vous êtes dans l'une de ces situations ?

 
Ce guide va vous aider à comprendre et à accompagner votre proche avec bienveillance et empathie.
 

 
⏱️ Vous êtes pressé ? Voici l'essentiel en 30 secondes :

Les hallucinations et délires sont fréquents dans les maladies de la mémoire (Alzheimer, Corps de Lewy). Ils sont réels pour votre parent même s'ils ne le sont pas pour vous. Évitez à tout prix de le/la contredire, privilégiez l'écoute empathique et la validation des émotions. Si votre parent est en détresse ou devient agressif, consultez un gériatre rapidement.

👨‍👩‍👧‍👦 "Docteur, maman voit des choses qui n'existent pas..."

Vous venez de vivre une scène troublante. Votre maman voit des enfants jouer dans le jardin alors que personne n'y est. Votre papa vous accuse d'avoir volé son portefeuille qui est pourtant dans sa poche. Ou encore, votre parent ne vous reconnaît plus et pense que vous êtes un étranger.

Ces situations sont déroutantes, inquiétantes, parfois même effrayantes. C'est tout à fait normal de vous sentir démuni(e).

 

La vérité que peu de médecins non-gériatres prennent le temps d'expliquer :

Ces hallucinations et délires sont RÉELS pour votre parent, même s'ils ne le sont pas pour vous.

Je suis le Dr Éric Maeker, gériatre et psychogériatre depuis plus de 20 ans. J'accompagne quotidiennement des familles confrontées à ces situations. J'ai écrit des articles scientifiques sur ce sujet dans les revues médicales Soins Gérontologie et Neurologie-Psychiatrie-Gériatrie.

 

Ce guide va vous expliquer :

🧠 Les 10 signes d'Alzheimer à connaître

🔍 Comprendre Simplement : Hallucinations et Délires

Avant de savoir quoi faire, il est essentiel de comprendre ce qui se passe dans la tête de votre parent.

Qu'est-ce qu'une hallucination ?

Une hallucination, c'est voir, entendre, sentir ou toucher quelque chose qui n'existe pas réellement.

🎬 Exemples concrets du quotidien :

💡 Point clé : Pour votre parent, ces hallucinations sont 100% réelles. Il ne “fait pas semblant”, il ne “cherche pas l'attention”. Son cerveau produit réellement ces perceptions.

Qu'est-ce qu'un délire (ou idée délirante) ?

Un délire, c'est une conviction fausse, fixe et inébranlable que la personne considère comme vraie.

🎬 Exemples concrets du quotidien :

💡 Point clé : Vous ne pourrez jamais convaincre votre parent que ce qu'il croit est faux. Argumenter pendant des heures ne sert à rien et peut même aggraver la situation.

Quelle est la différence avec la confusion ?

⚡ La confusion aiguë (ou délirium) est différente :

Exemple : “Hier papa allait bien, aujourd'hui il ne me reconnaît plus du tout et voit des choses partout” → Suspicion de confusion aiguë = URGENCE

🚨 Signes d'alerte urgence

🧠 Pourquoi mon parent hallucine ou délire ?

Plusieurs maladies peuvent provoquer hallucinations et délires :

1. Maladie d'Alzheimer

→ Comprendre la maladie d'Alzheimer

2. Maladie à Corps de Lewy (DCL)

💡 Signe typique Corps de Lewy : “Maman voit régulièrement des enfants qui jouent dans le salon, elle les décrit précisément, ça revient plusieurs fois par semaine.”

→ Reconnaître la maladie à Corps de Lewy

3. Dégénérescence Fronto-Temporale

4. Autres causes importantes

🔥 Causes réversibles (à traiter en urgence) :

⚠️ IMPORTANT : Toute hallucination ou délire qui apparaît soudainement nécessite une consultation médicale rapide pour éliminer une cause réversible.
Les 4 principales maladies de la mémoire

✅ Les 4 attitudes clés pour accompagner votre parent

Ces 4 attitudes sont issues de nos publications scientifiques dans les revues médicales Soins Gérontologie et Neurologie-Psychiatrie-Gériatrie. Elles ont été testées et validées auprès de centaines de familles et de soignants.

💡 Principe fondamental : L'empathie et la validation émotionnelle sont plus efficaces que la confrontation à la réalité ou les médicaments seuls.

Attitude #1 : Se concentrer sur les émotions et les besoins

🎯 C'est l'attitude la plus importante de toutes.

Plutôt que de vous focaliser sur le contenu du délire ou de l'hallucination (ce que voit votre parent), concentrez-vous sur l'émotion qu'il/elle ressent et sur le besoin qui n'est pas satisfait.

🎬 Exemple concret - Délire de vol en EHPAD :

Mauvaise réaction (confrontation) :

Maman : “On m'a volé ma robe bleue !”
Vous : “Mais non maman, regarde, elle est dans ton armoire. Personne ne te vole rien ici.”
Résultat : Maman s'énerve, insiste, vous accusez peut-être. Conflit.

Bonne réaction (validation émotionnelle) :

Maman : “On m'a volé ma robe bleue !”
Vous : “Tu ne trouves plus ta robe bleue… Comment tu te sens ?
Maman : “Je suis inquiète, j'ai peur qu'on me vole tout”
Vous : “Je comprends que ça soit inquiétant de ne plus retrouver tes affaires. Tu te sens en insécurité ici ?
Maman : “Oui…”
Vous : “Je suis là avec toi. Tes affaires sont en sécurité. On va chercher ta robe ensemble si tu veux ?”
Résultat : Maman se sent comprise, rassurée. Apaisement.

💡 Les 3 étapes de cette technique :

1️⃣ Identifier l'émotion :

2️⃣ Valider l'émotion (sans valider le délire) :

3️⃣ Identifier et satisfaire le besoin :

🎬 Autre exemple - Hallucination visuelle :

Bonne réaction :

Papa : “Il y a un chien à tes pieds, attention !”
Vous : “Tu vois un chien à mes pieds. Moi je ne le vois pas, mais dis-moi, il a l'air gentil ou méchant ?”
Papa : “Il a l'air gentil”
Vous : “Ah d'accord. Tu aimes les chiens ? Tu as eu des chiens avant ?”
Résultat : Discussion apaisée, vous accueillez l'hallucination sans la nier ni la valider.
🔑 Message clé : Se sentir compris et entendu est la première étape pour apaiser votre parent. L'écoute active est votre meilleur allié.

Attitude #2 : Impliquer la famille et maintenir le lien

🎯 Votre présence et celle de la famille sont des facteurs d'apaisement puissants.

L'isolement, l'éloignement des proches et le sentiment d'abandon sont des facteurs qui augmentent les délires et les hallucinations.

💡 Actions concrètes :

📞 Communication régulière :

👨‍👩‍👧‍👦 Visites organisées :

📸 Supports visuels :

🎥 Enregistrements audio/vidéo :

🎬 Exemple concret - Délire de jalousie apaisé par un appel :

Situation : Madame D., en EHPAD, délire que son mari la trompe.

❌ Sans intervention : Madame est anxieuse, agitée, refuse les soins.

✅ Avec appel téléphonique quotidien du mari (5 minutes) : Apaisement immédiat, délire diminué de 70%.
🔑 Message clé : Bien que les conflits familiaux et le temps puissent créer des tensions, la clé pour apaiser réside dans le rapprochement et la présence bienveillante.

Attitude #3 : Comprendre et harmoniser les approches

🎯 Pour être efficace, toute l'équipe (famille + soignants) doit utiliser les mêmes techniques.

💡 Deux actions essentielles :

1️⃣ Comprendre les troubles en profondeur :

2️⃣ Harmoniser les pratiques :

🎬 Exemple concret - Harmonisation réussie :

Situation : Madame L., 82 ans, en EHPAD, présente un délire de persécution (“les soignantes veulent me tuer”). Elle refuse les soins, devient agressive.

Découverte lors d'un entretien familial : Madame L. a vécu un traumatisme durant la COVID-19 (isolement en chambre, sentiment d'emprisonnement). Cela a réactivé un traumatisme de guerre de son enfance.

Harmonisation des attitudes :

  • Toujours annoncer son arrivée avant d'entrer dans la chambre
  • Laisser la porte entrouverte (jamais fermée)
  • S'assurer de l'état émotionnel de la personne
  • Répondre aux premiers besoins exprimés pour diminuer l'appréhension
  • Expliquer chaque geste de soin avant de le faire
  • Privilégier les soignantes que Madame L. connaît déjà
  • Appel de la fille (personne rassurante) avant les soins difficiles

Résultat : Diminution de 80% des refus de soins, disparition de l'agressivité en 3 semaines.

💡 Conseil pratique : Créez un “cahier des attitudes” partagé entre famille et soignants où chacun note ce qui fonctionne ou pas. Ce cahier suit votre parent et permet d'ajuster en continu.

Attitude #4 : Diversifier et associer les techniques

🎯 Varier les stratégies évite l'accoutumance et renforce leur efficacité.

Aucune attitude ne fonctionne 100% du temps. Il est primordial de s'adapter à la situation, l'heure, l'humeur, le contexte.

🛠️ Boîte à outils des techniques complémentaires :

1️⃣ Accepter la narration du délire ou de l'hallucination :

2️⃣ Distraire doucement :

3️⃣ Expliquer la situation :

4️⃣ Adapter l'environnement :

5️⃣ Changer de contexte :

6️⃣ Toucher rassurant :

🎬 Exemple concret - Diversification sur une journée :

8h - Délire de vol au réveil :
Validation émotionnelle + recherche ensemble + petit-déjeuner (distraction)

14h - Hallucination visuelle après la sieste :
Acceptation (“tu vois un enfant”) + promenade au jardin (changement environnement)

19h - Délire paranoïaque en fin de journée :
Appel d'un proche (réassurance) + musique calme (apaisement) + validation émotionnelle

🔑 Message clé : Tenez un “cahier des attitudes” où vous notez ce qui fonctionne selon les moments de la journée. Cela permet d'affiner votre approche au fil du temps.
💬 Communiquer sans mots : autres techniques

❌ Les attitudes à éviter absolument

Certaines réactions, même bien intentionnées, aggravent les troubles et la détresse de votre parent.

❌  1. Contredire ou confronter à la réalité :

❌  2. Argumenter pendant des heures :

❌  3. Ridiculiser ou minimiser :

❌  4. Crier, s'énerver, brusquer :

❌  5. Isoler la personne :

❌  6. Ignorer les signes de détresse :

⚠️ Signal d'alerte : Si vous vous surprenez régulièrement à adopter ces attitudes à éviter, c'est le signe d'un épuisement. Vous avez besoin d'aide : consultez un gériatre, contactez une association d'aidants, demandez un répit.
🏠 Créer une routine qui prévient les crises

🚨 Quand consulter en urgence ?

Certaines situations nécessitent une consultation médicale rapide, voire urgente.

🔥 Urgences absolues (Appeler le 15 ou consulter dans les heures qui suivent)

☎️ EN CAS D'URGENCE VITALE : Appelez le 15 (SAMU) ou le 112 (numéro d'urgence européen).

⚠️ Consultation rapide recommandée (dans les 48-72h)

📋 Consultation gériatrique programmée (dans les semaines qui suivent)

🩺 Qui consulter ?
  • Médecin traitant : Premier contact, orientation
  • Gériatre : Spécialiste des personnes âgées (>65-75 ans)
  • Psychiatre : Si troubles très sévères, résistants
  • Consultation mémoire hospitalière ou Centre Mémoire de Ressources et de Recherche (CMRR)
  • Neurologue : Si suspicion de maladie de Parkinson ou Corps de Lewy

💡 Conseils pratiques et ressources

📝 Tenir un journal des hallucinations/délires

Pourquoi c'est utile :

📋 Ce qu'il faut noter :

📩 Demander un modèle de journal à télécharger

✅ Checklist journalière de prévention

Actions quotidiennes qui réduisent les hallucinations/délires :

Matin :

Journée :

Soir :

🏥 Adaptations du lieu de vie

Dans la chambre :

Dans tout le logement :

👥 Ressources et soutien pour les aidants

Associations nationales :

Structures locales :

Solutions de répit :

💪 Message aux aidants : Prendre soin de vous n'est PAS de l'égoïsme, c'est une nécessité pour pouvoir continuer à accompagner votre proche. N'attendez pas l'épuisement total pour demander de l'aide.

FAQ

Questions Fréquentes

Vous avez des questions ? Voici nos réponses les plus fréquentes.
Les hallucinations sont-elles dangereuses pour mon parent ?

Chez les personnes âgées, la plupart du temps, les hallucinations ne sont pas dangereuses en elles-mêmes, mais elles peuvent causer peur et anxiété.

Ce qui est important à comprendre :

  • 🧠 Les hallucinations sont réelles pour votre parent (il/elle voit vraiment ces choses)
  • 😰 Elles peuvent provoquer peur, confusion, angoisse
  • ⚠️ Elles nécessitent une évaluation médicale pour en identifier la cause
  • ❌ Elles ne signifient pas forcément Alzheimer (autres causes possibles)

Quand consulter en urgence :

  • 🚨 Si votre parent est terrorisé ou violent
  • 🚨 Si les hallucinations apparaissent soudainement (confusion aiguë)
  • 🚨 Si votre parent refuse de s'alimenter ou de prendre ses médicaments
  • 🚨 Si vous ne parvenez plus à le/la rassurer

Conseil : Tenez un journal des hallucinations (quand ? quoi ? contexte ?) pour aider le médecin.

Voir les signes d'alerte détaillés

Faut-il contredire mon parent âgé quand il délire ou hallucine ?

NON, contredire risque d'aggraver la situation. Privilégiez l'écoute et la validation émotionnelle.

❌ Ce que je conseille d'éviter :

  • Dire “Mais non, il n'y a personne !”
  • Argumenter pendant des heures
  • Ridiculiser ou minimiser (“Tu dis n'importe quoi”)
  • Brusquer ou s'énerver

✅ Ce que je propose de faire à la place :

  • Écouter avec empathie : “Tu vois quelqu'un, dis-moi ce que tu vois”
  • Valider l'émotion : “Je comprends que ça te fasse peur”
  • Rassurer : “Tu es en sécurité avec moi”
  • Distraire doucement : “Viens, on va prendre un café ensemble”

Exemple concret : Parent : “Il y a quelqu'un dans le couloir qui veut me voler !” Vous : “Je comprends que tu aies peur. Je vais regarder avec toi. Tu es en sécurité ici, je reste avec toi.”

Voir les 4 attitudes détaillées

Mon parent âgé délire beaucoup la nuit, que faire ?

Les délires et hallucinations nocturnes sont très fréquents chez les personnes âgées, surtout si elles sont atteintes d'Alzheimer ou une maladie apparentée. Plusieurs solutions existent.

Pourquoi c'est plus fréquent la nuit :

  • 🌙 Moins de repères visuels dans l'obscurité
  • 😴 Fatigue cérébrale accumulée en fin de journée
  • 💊 Effet des médicaments (somnifères, anxiolytiques)
  • 🛏️ Syndrome crépusculaire (confusion en fin de journée)

Solutions pratiques immédiates :

  • Veilleuse douce dans la chambre et le couloir
  • Routine apaisante avant le coucher (tisane, musique calme)
  • Horloge visible avec jour/nuit bien marqués
  • Photos de famille bien visibles près du lit
  • Éviter les ombres (rideaux bien fermés, pas de reflets)
  • Réviser les médicaments avec le médecin (certains favorisent hallucinations)

Si ça persiste : Consultez un gériatre pour évaluer une possible confusion, une infection urinaire, un surdosage médicamenteux, ou ajuster le traitement.

Créer une routine apaisante

Les médicaments aident-ils vraiment contre les hallucinations ?

Chez les personnes âgées, les médicaments peuvent aider dans certains cas, mais ne sont pas toujours la solution première.

Ce qu'il est important de savoir :

  • 💊 Les neuroleptiques ou antipsychotiques peuvent réduire hallucinations/délires toutefois :
    • ⚠️ Effets secondaires possibles (chutes, somnolence, troubles moteurs)
    • ⚠️ Augmentent risque d'AVC chez personnes âgées
    • ⚠️ Ne traitent pas la cause sous-jacente

L'approche recommandée par les gériatres :

  1. D'abord identifier la cause (infection ? médicaments ? dépression ?)
  2. Optimiser l'environnement (lumière, repères, routine)
  3. Appliquer les attitudes aidantes (voir notre guide)
  4. Médicaments en dernier recours si détresse majeure

Maladies où médicaments parfois nécessaires :

  • Maladie à Corps de Lewy : hallucinations très fréquentes
  • Psychose sévère avec danger pour la personne
  • Démence avancée avec agitation majeure

Important : Ne jamais arrêter ou modifier un traitement sans avis médical.

Quand consulter ?

Comment faire la différence entre hallucination et confusion ?

Ce sont deux troubles différents, mais ils peuvent coexister.

🌀 Confusion (ou délirium) :

  • Apparition SOUDAINE (quelques heures/jours)
  • Fluctuante (mieux le matin, pire le soir)
  • Désorientation massive (ne sait plus où il est)
  • Plusieurs causes médicales sont identifiables (infection, déshydratation, médicaments)
  • C'est une situation d'URGENCE MÉDICALE → Consulter rapidement

👁️ Hallucinations dans les maladies de la mémoire :

  • Apparition progressive (semaines/mois)
  • Qui restent plusieurs semaines/mois ou reviennent souvent
  • Orientation souvent préservée au début
  • Liée à la maladie neurocognitive (Alzheimer, Corps de Lewy)
  • Suivi médical régulier nécessaire

Exemple confusion aiguë : “Hier papa allait bien, aujourd'hui il ne me reconnaît plus et voit des insectes partout” → Urgence : infection possible

Exemple hallucination chronique : “Depuis 6 mois, maman voit régulièrement des enfants dans le jardin, mais elle sait où elle est” → Suivi gériatrique

Comprendre la différence

Que faire si mon parent âgé devient agressif à cause de ses délires ?

L'agressivité liée aux délires nécessite une évaluation médicale urgente et des techniques d'apaisement.

🚨 En situation d'urgence immédiate :

  • Protégez-vous (gardez vos distances, ne bloquez pas la sortie)
  • Restez calme (votre calme influence votre parent)
  • Parlez doucement avec des phrases courtes
  • Ne confrontez jamais la personne agressive
  • Appelez de l'aide si nécessaire (15, médecin traitant, gériatre)

💡 Techniques d'apaisement :

  • Validez l'émotion : “Je vois que tu es très en colère”
  • Proposez une distraction : “Viens, on va marcher un peu”
  • Changez de pièce (nouvel environnement = nouveau départ)
  • Appelez une personne rassurante (enfant, ami proche)
  • Musique apaisante ou activité calme

Après la crise :

  • 📋 Notez : heure, contexte, déclencheur, durée
  • 🩺 Consultez un gériatre rapidement
  • 💊 Revoyez les médicaments (certains augmentent agressivité)
  • 🏥 Envisagez hospitalisation si crises répétées

Important : L'agressivité n'est jamais “normale”, c'est un signal de détresse à prendre au sérieux.

Comprendre les changements de comportement

Mon parent âgé dit qu'on lui vole ses affaires, est-ce un délire ?

Oui, c'est un des délires les plus fréquents chez les personnes âgées atteintes de troubles de la mémoire.

🔑 Délire de vol (ou de préjudice) :

  • Très fréquent dans Alzheimer et démences
  • Souvent lié aux troubles de la mémoire (la personne oublie où elle range ses affaires)
  • Peut aussi traduire un sentiment d'insécurité

❌ Ce qu'il est préférable d'éviter :

  • Accuser votre parent de mentir
  • Chercher l'objet pendant 2 heures pour prouver qu'il est là
  • Vous énerver ou vous sentir accusé(e)

✅ Ce qu'il est souhaitable de faire :

  • Écouter l'émotion : “Tu te sens inquiète parce que tu ne trouves plus ton sac ?”
  • Chercher ensemble calmement : “On va regarder ensemble où il pourrait être”
  • Rassurer : “Tes affaires sont en sécurité ici”
  • Étiqueter les affaires importantes (nom + photo)
  • Simplifier le rangement (moins de placards, tout visible)

Exemple de réponse : Parent : “On m'a volé mon portefeuille !” Vous : “Tu ne trouves plus ton portefeuille, ça doit être inquiétant. On va chercher ensemble. Tu te souviens de la dernière fois que tu l'as eu ?”

Technique de validation émotionnelle

Combien de temps durent les hallucinations et délires ?

Chez les personnes âgées, la durée varie énormément selon la cause et la maladie sous-jacente.

⏱️ Durée selon les situations :

Confusion aiguë (délirium) :

  • Durée : Quelques jours à 2-3 semaines (parfois 2-3 mois) après traitement de la cause
  • Évolution : Réversible si cause traitée à temps

Alzheimer :

  • Durée : Épisodes intermittents au cours de la maladie
  • Fréquence : Augmente avec l'évolution de la maladie
  • Évolution : Peuvent disparaître puis réapparaître

Maladie à Corps de Lewy :

  • Durée : Chronique et récurrente dès le début
  • Fréquence : Quotidienne dans 80% des cas
  • Évolution : Persistent tout au long de la maladie

Effets secondaires médicaments :

  • Durée : Disparaissent après arrêt du médicament responsable
  • Délai : Quelques jours à 2 semaines

💡 Facteurs d'évolution :

  • Traitement de la cause (infection, médicament)
  • Prise en charge adaptée (attitudes aidantes)
  • Évolution de la maladie sous-jacente
  • Qualité de l'environnement

Important : Un suivi régulier permet d'adapter les stratégies au fil du temps.

Les différentes maladies de la mémoire

 
 
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🎯 Conclusion : L'empathie avant tout

Les hallucinations et délires chez les personnes âgées atteintes de maladies de la mémoire sont des symptômes fréquents, déstabilisants, mais gérables avec les bonnes attitudes.

🔑 Les Points Clés à Retenir :

Les hallucinations et délires sont RÉELS pour votre parent (même s'ils ne le sont pas pour vous)

Ne JAMAIS contredire ou confronter → Privilégier l'écoute empathique

Les 4 attitudes clés :

  1. Se concentrer sur les émotions et besoins
  2. Impliquer la famille
  3. Comprendre et harmoniser les approches
  4. Diversifier les techniques

Consulter rapidement si apparition brutale ou détresse majeure

Tenir un journal pour identifier déclencheurs et solutions

Prendre soin de vous, aidant, pour continuer à accompagner

 
💬 Message Final aux Familles :

Accompagner un parent qui hallucine ou délire est éprouvant. C'est normal de se sentir démuni(e), épuisé(e), parfois même en colère.

Sachez que votre présence bienveillante, votre écoute empathique et votre patience font toute la différence dans le vécu de votre parent.

Vous n'êtes pas seul(e). Des professionnels (gériatres, psychologues), des associations (France Alzheimer, Emp@thies) et d'autres familles sont là pour vous soutenir.

N'attendez pas l'épuisement pour demander de l'aide.


Vous avez le droit de ne pas tout comprendre.
Vous avez le droit de vous tromper.
Vous avez le droit de souffler.

Vous faites déjà beaucoup.


💪 Prenez soin de vous pour pouvoir prendre soin de votre proche.

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📖 Références médicales et scientifiques

📚 Publications scientifiques des auteurs sur ce sujet :

🔬 Pour les professionnels de santé :

🏛️ Recommandations officielles :

🌐 Ressources complémentaires :

À propos des auteurs

Dr Eric MAEKER
Dr Eric MAEKER
Médecin Gériatre
Médecin gériatre et psychogériatre, spécialisé en soins palliatifs gériatriques. Fondateur et président de l'association Emp@thies dédiée à l'humanisation des soins. Membre des comités pédagogiques de l'Université Sorbonne. Auteur de publications scientifiques sur l'empathie médicale, les troubles neurocognitifs et la communication thérapeutique. Directeur de plus de vingt mémoires universitaires.

Bérengère MAEKER-POQUET
Bérengère MAEKER-POQUET
Infirmière Diplômée d'État
Infirmière diplômée d'État avec plus de quinze ans d'expérience hospitalière. Co-fondatrice et secrétaire de l'association Emp@thies. Co-auteure de publications scientifiques sur l'empathie médicale, l'annonce diagnostique et les soins centrés sur la personne. Formatrice en soins relationnels et accompagnement humaniste des personnes âgées.

 

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